dimanche 23 septembre 2012

ظاهرة بوزبال على دوزيم

L’humour, d’un point de vue sociologique et moral, est toujours abject. Et si Bouzebal est devenu la mascotte de la trollitude à la marocaine, il n’est que l’épiphénomène d’une haine de classe qui, contrairement à ce qu’on peut croire, peut être aussi ascendante que descendante ; chaque classe sociale hait dans l’autre ce qu’elle n’est pas. Les facebookeurs se moquent ainsi des comportements du Bouzebal parce qu’il ose s’attribuer des privilèges qui leurs sont naturellement réservés : Parler français, nommer les marques, draguer… Comme auparavant les bourgeois se moquaient du vulgaire dans la musique, la littérature, le théâtre…. Mais Bouzebal n’est Bouzebal que parce qu’il n’a pas la conscience de classe, il n’est de ce fait ni le salarié, ni l’ouvrier, ni même le chômeur ; il est ce qu’il est parce qu’il veut ressembler aux autres. Ne possédant ni la position sociale ni les moyens matériels, il se contente de mimer les gestes du bourgeois d’une manière d’autant plus maladroite qu’elle finit par tourner en dérision. Le bourgeois, ou le facebookeur (Nous ne parlerons pas ici de l’internet comme outil démocratique, les blagues c’est pour après), se voit placer en haut de la chaîne alimentaire, ne lui reste plus que de taper sur son clavier pour dévorer sa proie. En plus de sa position de clown, les clowns les plus drôles étant bien évidemment ceux qui ne le savent pas, Bouzebal trahit même sa classe en concentrant tous les vices du prolétaire ; le bourgeois détient ainsi un argument prêt-à-porter afin de justifier sa position hiérarchiquement supérieure. Le Bouzebal est alors perçu comme un être frustré, un déchet, avec lequel les bourgeois les plus égalitaristes n’hésiteront pas à en faire un bûcher pour réchauffer leur révolution surgelée. Les positions ne s’inversent que lorsque Bouzebal passe au statut d’actif, et qu’il se rend très vite compte que son idole n’est qu’un branleur. On entend par actif violent, agresseur, hors la loi. On voit mal un facebookeur sortir ses trolls de merde lorsqu’il se fait racketter ou même violer (Pour les facebookeuses, histoire de fantasmer sur un monde meilleur). Puisque de toute façon, il n’y’a d’autre solution pour saboter l’organisation sociale que d’enfreindre les lois qui la légitime.

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